Comme il nous arrive de créer ou restaurer des objets qui combinent laque et dorure, nous avons décidé de vous présenter tout l’intérêt de ce mariage de techniques.
L’art de la dorure remonte à quelques 3500 ans
Les sumériens et les égyptiens savaient marteler des feuilles d’or et les appliquer sur diverses surfaces. Certain documents montrent que les civilisations chinoise, grecque et romaine tirèrent également partie des qualités décoratives de la dorure, et ce dans des domaines variés (mobilier, ornement, architecture). Bien connu en Asie et au Moyen-Orient, l’art de la dorure ne se généralisa en Europe qu’au XIVe siècle où on l’utilisait pour les icônes et d’autres objets religieux.
Laque et or ont fait très souvent de subtils mariages
Les feuilles et poudre de métaux viennent naturellement enrichir la palette de possibilité du laqueur. En effet elle permet d’étoffer la gamme chromatique assez limité de la laque végétale et apporte de la lumière.
Le laqueur traditionnel utilise alors la feuille d’or, d’argent oxydé, les poudres d’or, d’argent et de bronze, aux qualités de grain différencié. Ce procédé permet des effets de dégradé et de perspective proprement fascinant. Ces techniques, toujours utilisées, même dans le cadre de laques modernes, confère à la laque le chatoiement métallique qui fait sa singularité. Un des exemples les plus célèbres d’emploi de l’or sont les laques japonais Namban.
En Europe, les savoir-faire des doreurs ont trouvé naturellement un nouveau champ d’application dans l’art de la laque.
A la différence du doreur qui polit la feuille d’or à la pierre d’agate, le laqueur lui, la protège de plusieurs couches de laques qui sont ensuite poncées puis polies. L’or est ainsi incrusté et fait partie inhérente du décor du laque. La feuille est en général posée à la mixtion à dorer ou au vernis dilué.
Pour aller plus loin
Laque et dorure
de Rodrigo & Rosaria Titian
éditions Fleurus-idées (épuisé chez l’éditeur mais facilement accessible sur des sites de vente en ligne)